Biographie

Liliane Kiss passe son enfance dans une ferme isolée du Val de Travers. La nature, qui est son unique terrain de jeu, deviendra sa source d’inspiration. Le milieu scolaire ne lui convient guère, alors que ses potentialités étaient très bonnes. C’est la fin des années septante, elle est happée par le mouvement hippie. Elle y fait des expériences qui influencent sa perception des choses et passe énormément de temps à dessiner dans l’esprit du temps.

Un ami l’incite à s’inscrire à l’Académie Meuron à Neuchâtel. Elle y suit des cours du soir tout en travaillant à l’usine le jour. Elle s’invente un atelier dans la maison familiale et fait une expériernce de dessinatrice dans une entreprise. Elle peint sur commande et se met à réaliser des oeuvres plus personnelles.

Mariage, deux enfants. S’installe alors dans le canton de Fribourg et est amenée à travailler avec les artistes Hubert Andriaz et Dino Rigoli. Suit une formation de formatrice d’adultes. Puis vient la prise en charge de ses premiers élèves, d’abord à Fribourg, puis à Bulle, à Farvagny, Villarlod et, maintenant, à Villarsel-le-Gibloux. Au fil du temps l’atelier a eu de plus en plus de succès, jusqu’à accueillir une petite centaine d’élèves de tous âges.

Tout celà entrecoupé de voyages initiatiques. Au Mexique, avec la découverte de l’art aztèque et Maya. A Bali, où elle découvre des similitudes entre la peinture classique balinaise et sa propre perception de l’occupation des espaces. Elle est également très sensible à l’art aborigène d’Australie pour les mêmes raisons.

Vient alors sa période africaine qui n’est pas terminée. Voyage en Afrique du Sud où réside une partie de sa famille. La réalisation de décors avec ses élèves pour un spectacle de danse africaine a eu des prolongements au Sénégal et en Guinée Conakry. Au Sénégal, elle rencontre Samba, acquiert un terrain et construit un pied-à-terre/atelier/centre artisanal, où elle passe quelques mois chaque année.

L’enfance de Liliane Kiss, vécue à la ferme, rythmée par le cycle des saisons, a laissé en elle de profondes empreintes. La structure d’une feuille morte et de tout ce qui est en passe de retourner à la terre selon le rythme vie-mort-vie la fascine et éveille en elle des sensations palpables,organiques, olfactives. Son travail se veut d’abord sensuel, poétique.

«Notre façon de percevoir les choses est subjective et illusoire – précise-t’elle – mais j’aime tenter de les exprimer telles que nous les voyons, tout en suggérant un côté intemporel, voire irréel, issu de l’inconscient.»